Partie 3 L’art grec revisité

Statuette d’Athéna

0%
Statuette d’Athéna
Statuette d’Athéna
Statuette d’Athéna
Statuette d’Athéna
Statuette d’Athéna
Statuette d’Athéna
Statuette d’Athéna
Statuette d’Athéna
Date de création
Milieu du IIe siècle (?), d’après un original créé vers 430 avant n. è.
Type
« Velletri »
Matériau
Marbre de Göktepe (Turquie)
Dimensions
H. 61 x l. 23 x P. 16 (cm)
Numéro d’inventaire
Ra 113

On reconnaît l’égide sur la poitrine de la déesse, peau de chèvre ourlée de serpents et timbrée de la tête de la gorgone Méduse. Cette cuirasse, tout autant défensive qu’offensive, appartient, avec la lance et le bouclier, aux attributs guerriers de la fille de Zeus.

C’est une statue en bronze, attribuée à Crésilas, sculpteur d’origine crétoise, qui la conçut vers 430 avant n. è., qui aurait servi de modèle au sculpteur romain. Le bras droit était levé, une lance en appui sur le sol, probablement tenue dans la main. Le bras gauche, légèrement plié, devait être dirigé vers le bas, la main reposant probablement sur le bouclier.

Le musée du Louvre en conserve une réplique colossale en marbre, de plus de trois mètres de hauteur, découverte à Velletri, près de Rome. Dimensions et attitude doivent être conformes à la statue d’origine, les bras relevant quant à eux d’une restauration moderne, due à Vincenzo Pacetti (1746-1820) M. Nocca, « Dalla vigna al Louvre : la Pallade di Velletri », Museo Studi e Ricerche 1, 1997.. Cette Pallas Velletri, musée du Louvre, Kimberly Vardeman / Wikimedia Commons CC BY« Pallas Velletri » fut mise en relation avec des moulages fragmentaires en plâtre, découverts lors de la fouille d’un atelier de copistes de l’époque romaine, à Baïes (Baiae), près de Pouzzoles (Campanie). Les empreintes avaient été prises directement sur des originaux grecs voire sur des copies d’originaux, témoignant ainsi de la pratique du surmoulage. Ces négatifs sont d’une importance considérable pour l’histoire de la réplique des œuvres. Devenus propriété d’ateliers plus ou moins achalandés, ils autorisaient par conséquent la conception de copies et de déclinaisons destinées au marché de l’art italien, dont le renom explique l’exploitation commerciale.

Si la statuette découverte dans les vestiges de la villa de Chiragan relève par conséquent du type même de la grande statue du Louvre, on ne manquera pas de constater quelques différences. L’égide et le drapé présentent des plis particulièrement profonds, à l’origine d’un jeu d’ombres et de lumières plus raffiné que dans l’œuvre monumentale. D’autres détails permettent encore de dissocier les deux répliques, à l’image de la ceinture du chiton ou de la longueur du manteau. Ainsi, les deux sculptures ne peuvent-elles être perçues comme une stricte citation du type grec.

P. Capus

Bibliographie

  • Bulletin municipal Toulouse 1936 Bulletin municipal Toulouse, Bulletin municipal, Toulouse
    .
    p. 830
  • Cazes et al. 1999 D. Cazes, E. Ugaglia, V. Geneviève, L. Mouysset, J.-C. Arramond, Q. Cazes, Le Musée Saint-Raymond : musée des Antiques de Toulouse, Toulouse-Paris
    .
    p. 109-110
  • Espérandieu 1908 É. Espérandieu, Recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine, 2. Aquitaine, Paris
    .
    no 907
  • Joulin 1901 L. Joulin, Les établissements gallo-romains de la plaine de Martres-Tolosane, Paris
    .
    no 136 D
  • Rachou 1912 H. Rachou, Catalogue des collections de sculpture et d’épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse
    .
    no 113
  • Reinach 1897 S. Reinach, Répertoire de la statuaire grecque et romaine, Paris
    .
    no 292
  • Slavazzi 1996 F. Slavazzi, Italia verius quam provincia : diffusione e funzioni delle copie di sculture greche nella Gallia Narbonensis (Aucnus), Naples
    .
    p. 40-41, 185-186

Pour citer cette notice

Capus P., "Statuette d’Athéna ", dans Les sculptures de la villa romaine de Chiragan, Toulouse, 2019, en ligne <https://villachiragan.saintraymond.toulouse.fr/ark:/87276/a_ra_113>.