Hercule et les Pommes d’or des Hespérides
- Date de création
- Fin du IIIe siècle
- Matériau
- Marbre de Saint-Béat (Haute-Garonne)
- Dimensions
- H. 148 x l. 63 x P. 21 (cm)
- Numéro d’inventaire
- Ra 28 f
Onzième des douze travaux, l’épreuve du jardin des Hespérides se situe sur les marges du monde connu, au niveau du Mont Atlas. Pour Hésiode, Atlas est situé « par delà l’illustre Océan, vers l’empire de la Nuit, dans ces lointaines contrées, où demeurent les Hespérides à la voix sonore » Hésiode, Théogonie, 7th century BC, p. 275., et Apollodore voit derrière ce toponyme le pays des Hyperboréens, contrée septentrionale mystérieuse, où résidait Apollon tous les hivers Pseudo-Apollodore, Bibliothèque, 2nd century (circa), II, 5, 11 ; C. Bonnet, « Héraclès en Orient : interprétations et syncrétismes », C. Jourdain-Annequin (éd.), Héraclès, d’une rive à l’autre de la Méditerranée, bilan et perspectives, Actes de la Table Ronde de Rome, Academia Belgica-École française de Rome, 15-16 September 1989, Brussels-Rome, 1992, p. 165‑198, p. 289.. Mais c’est majoritairement au niveau de Lixos, comptoir phénicien fondé sur la côte atlantique marocaine, que fut situé l’épisode. Junon (l’Héra grecque) avait reçu en cadeau de mariage de Gaïa (déesse de la terre) des pommes d’or. Elle les fit garder, là où le soleil se couche, par un serpent immortel et trois « nymphes du soir » : les Hespérides (d’Hesperos, « le soir »). L’or, métal inaltérable, incorruptible, qui force depuis toujours l’admiration des hommes, devenait ici le symbole même de l’éternité des dieux et partant, de l’immortalité ; celle qui sera, en l’occurrence, accordée par Zeus à Hercule, après ses douze Travaux.
Pour cueillir ces pommes d’or, le héros demanda l’aide du géant Atlas. Mais selon d’autres versions, Hercule tua le serpent d’une flèche et cueillit lui-même les pommes. Eurysthée, ne sachant que faire des fruits d’or, les rendit à Hercule qui préféra les offrir à une déesse, celle qui le soutint dans toutes ses épreuves : Minerve (l’Athéna grecque). Si celle-ci les rapporta dans le jardin (képos), car la loi divine interdisait de les extraire du jardin sacré, l’acte de l’offrande, de la part d’Hercule, prend un sens allégorique qui renvoie à la raison et à la piété à l’égard des dieux. Le héros devient celui qui combat les passions terrestres, à l’origine du désordre et du chaos P. Pensabene, « Villa di Piazza Armerina : intervento della Sapienza-Università di Roma », SEIA Quaderni Dipartimento Scienze Archeologiche e Storiche dell’Antichità Università di Macerata, 15-16, 2010, p. 31‑89, en partic. p. 42..
Le relief exprime le travail achevé. Hercule tient les fruits dans sa main gauche, la lanière du carquois en travers du corps. En haut à droite, parmi les feuilles, on remarque la hampe d’une flèche : celle qui a tué le serpent. La composition de ce relief est très similaire à celle qui représente la mort des oiseaux du lac Stymphale.
P. Capus
Bibliographie
- Cazes et al. 1999 D. Cazes, E. Ugaglia, V. Geneviève, L. Mouysset, J.-C. Arramond, Q. Cazes, Le Musée Saint-Raymond : musée des Antiques de Toulouse, Toulouse-Paris. p. 98
- Du Mège 1835 A. Du Mège, Description du musée des Antiques de Toulouse, Toulouse. no 172
- Du Mège 1828 A. Du Mège, Notice des monumens antiques et des objets de sculpture moderne conservés dans le musée de Toulouse, Toulouse. no 82
- Espérandieu 1908 É. Espérandieu, Recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine, 2. Aquitaine, Paris. p. 36-37, no 899 (4)
- Joulin 1901 L. Joulin, Les établissements gallo-romains de la plaine de Martres-Tolosane, Paris. no 91 B, 119 A, 105 B, 120 BDE
- Massendari 2006 J. Massendari, La Haute-Garonne : hormis le Comminges et Toulouse 31/1 (Carte archéologique de la Gaule), Paris. p. 251, fig. 125
- Rachou 1912 H. Rachou, Catalogue des collections de sculpture et d’épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse. p. 29, no 28 k
- Roschach 1865 E. Roschach, Catalogue des antiquités et des objets d’art, Toulouse. no 28 i
Pour citer cette notice
Capus P., "Hercule et les Pommes d’or des Hespérides", dans Les sculptures de la villa romaine de Chiragan, Toulouse, 2019, en ligne <https://villachiragan.saintraymond.toulouse.fr/ark:/87276/a_ra_28_f>.