Partie 4 L’antiquité tardive

Hercule et le roi Diomède

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Hercule et le roi Diomède
Date de création
Fin du IIIe siècle
Matériau
Marbre de Saint-Béat (Haute-Garonne)
Dimensions
H. 38 (jument) 105 (Hercule) 31 (Diomède) x l. 49 (jument) 54 (Hercule) 30 (Diomède) x P. 13 (jument) 15 (Hercule) 16 (Diomède) (cm)
Numéro d’inventaire
Ra 28 i

Huitième des douze Travaux, l’affrontement avec le roi Diomède, fils du dieu guerrier Arès/Mars, dirige Héraclès/Hercule vers la Thrace. Le souverain y possédait quatre juments, portant les noms de Podargos (« Aux pieds légers »), Lampros (« Brillant »), Xanthos (« Roux ») et Deinos (« Terrible »). Tout étranger pénétrant dans le royaume de Diomède était mis à mort par l’autocrate et son corps utilisé comme nourriture pour les chevaux royaux. Hercule, chargé par Eurysthée de capturer l’élevage, tua le souverain et livra le corps en pâture aux animaux carnivores. Ainsi, une fois leur maître dévoré, le héros pût-il imposer le mors aux quatre juments Euripide, La folie d’Héraclès, 416 BC (circa), p. 380-385., les rendre dociles et les emmener chez son cousin, à Mycènes.

En Grèce, l’iconographie de ce travail ne serait apparemment pas antérieure au dernier quart du VIe siècle avant n. è. Le monde romain lui-même ne le retint que très peu, hors les sarcophages des IIe et IIIe siècles relatant les douze Travaux, ainsi que quelques émissions monétaires provinciales, à l’image d’un bronze de Thrace, sur lequel la mise en scène rappelle celle de Chiragan, mais inversée R. Vollkommer, « Herakles als Bezwinger von (Un)Tieren in der römischen Kunst », C. Bonnet, C. Jourdain-Annequin, V. Pirenne-Delforge (éd.), Le Bestiaire d’Héraclès : IIIe Rencontre héracléenne (Kernos suppléments), Liège, 2013, p. 87‑93, 91 ; P.F.B. Jongste, The Twelve Labours of Hercules on Roman Sarcophagi (Studia Archaeologica), Rome, 1992, p. 19-20 et n° F3 ; R.P.C., , p. IV.1, 10483..

Des juments, représentées à l’origine sur le relief de Chiragan, seule une tête a été retrouvée. En dépit des importantes lacunes, la puissance expressive de la scène demeure pourtant. L’attitude du héros détermine amplement l’impression de grandeur du drame qui se joue. De dos, buste de trois quarts et tête tournée vers la gauche, Hercule maintient fermement Diomède par la chevelure. Le roi saisit en même temps son agresseur par la cuisse. Le traitement des poils de la léonté, dont la crinière, telle une imposante chevelure, se répand sur la tête et les épaules du héros, est similaire à celle des cheveux du portrait de l’empereur Maximien, découvert dans la villa. La statue du tétrarque, conçue de toute évidence au même moment, par le même atelier, devait s’élever théâtralement non loin des Travaux du fils de Jupiter, un cycle qui devenait la métaphore des actions impériales.

P. Capus

Bibliographie

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    p. 15

Pour citer cette notice

Capus P., "Hercule et le roi Diomède", dans Les sculptures de la villa romaine de Chiragan, Toulouse, 2019, en ligne <https://villachiragan.saintraymond.toulouse.fr/ark:/87276/a_ra_28_i>.